vendredi 13 septembre 2019

Le dieu oiseau - #PLIB2019



Les romans d'Aurélie Wellenstein me font peur. Je redoute le malaise, le glauque et le gore. Mais en mai 2018, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai été acheter celui-ci aux Imaginales d'Epinal. Comme disait ma mère: tu ne peux pas savoir que tu n'aimes pas si tu n'as pas goûté ! Et puis, cette année, il a eu la chance d'être sélectionné pour le PLIB ! Du coup, je n'ai plus eu le choix : me voici obligée de lire ce roman !

Sur cette île vit des clans. Tous les 10 ans, une grande et dangereuse compétition est organisée. Le clan vainqueur devient le maître absolu de l'île. Cette année, la compétition a enfin lieu et Faolan, esclave du fils du maître de l'île va enfin pouvoir prendre sa revanche... 

Premières phrases : 1
Resté sur la plage, Faolan avait la tête pleine du grondement des vagues. Le vent sifflait contre ses oreilles, jouait dans ses cheveux noirs emmêlés. Sous ses pieds nus, le sable volcanique se dérobait en glissant, aspiré par le ressac, avant de rouler avec les algues et les coquillages dans l'écume.

Bon alors ? Est-ce que cette lecture m'a mise mal à l'aise ? Bah oui ! Est-ce que c'est grave ? Non ! Je crois que je suis plus forte que ce que je pensais. C'est le livre le plus glauque, le plus gore, le plus noir de toute la sélection du PLIB. Tout le monde n'est pas de mon avis parce qu'il y en avait d'autres qui pouvaient entrer dans cette catégorie. Mais moi, c'est ce que j'ai ressenti. Pourtant, j'ai apprécié l'histoire. 

L'autrice a indéniablement un talent de conteuse. Elle sait créer une atmosphère. Elle sait entrainer son lecteur dans son univers. J'ai eu l'impression de plonger dans le livre et de vivre les aventures avec Faolan (la douleur en moins, merci !). En plus, elle utilise le huis clos. OK, l'espace est assez étendu, mais cette histoire se passe quand même sur deux îles seulement. Et j'ai ressenti ce sentiment d'enfermement. Les hommes de la première île ne pensent pas à explorer plus loin au-delà de la mer. Il y a d'ailleurs une petite réflexion à ce sujet. 

J'ai eu un moment où j'ai cru que ça n'allait pas le faire. Un peu avant que la compétition ne commence, le personnage avait expliqué plusieurs fois comment allait se dérouler les épreuves, étape par étape. C'était un peu répétitif (bon il a dû le dire 2 fois, ce n'est pas non plus une répétition importante). Du coup, j'avais l'impression que je connaissais toute la suite du livre. D'ailleurs, la première épreuve s'est passée exactement comme je le pensais. Du coup, n'ayant pas été surprise à ce moment-là, j'ai pris peur. D'ailleurs, ça me faisait l'effet de regarder Dora l'exploratrice, c'est-à-dire que la carte lui explique les différents étapes de son aventure plusieurs fois, et elle passe les étapes, même si à chaque fois il y a des obstacles à combattre. 

(Oui oui... j'ai longtemps regardé Dora l'exploratrice avant d'aller à la fac... On ne juge pas !!!)

Bref... Finalement, l'autrice a réussi à me récupérer, à me surprendre et à me laisser continuer l'aventure.

Faolan est un gros point fort de cette histoire. Il a une psychologie super intéressante. Il a été torturé par Torok, il a vécu ce qu'on peut vivre de pire. Pourtant, il est gentil. Il a sa vengeance en ligne de mire mais il a énormément d'empathie envers les animaux et envers les plus faibles. Il ressent aussi beaucoup de honte. Comme si c'était de sa faute s'il était dans cette situation. Le sentiment que peut ressentir une personne battue par son/sa conjoint(e) ou une victime de viol. Et il évolue dans sa façon de voir, selon ce qu'il vit et ce qu'il fait. Et je n'ai pas dit la moitié de ce qui peut se passer dans sa tête ! Il n'est pas parfait bien sûr... comment l'être dans un tel univers ?

Il y a aussi des réflexions sur la nature humaine et ce que l'Homme peut faire pour survivre. Vous le savez, j'adore réfléchir avec mes lectures et j'ai pu le faire ici. 

J'ai entendu des critiques sur la fin de cette histoire et personnellement je l'aime bien. C'est vraisemblable.

En bref, j'ai passé un bon moment avec cette histoire, même si je la trouve très violente et glauque. Je ne lirai pas ce genre de roman toute l'année ! Comme quoi ! Ma maman a raison ! Il faut essayer ! 

Le dieu oiseau
Aurélie Wellenstein
Scrineo, 2018 
#ISBN9782367405827

1 commentaire:

  1. C'est sûr que ce roman n'est pas de tout repos, tout n'y est pas tout rose et tout beau !
    Perso, j'aime ce genre d'ambiance très sombre, j'ai vraiment apprécié ce roman. Comme tu le dis, il y a matière à réflexion, et Faolan est un personnage complexe et intéressant !

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