Voici un roman que je n'aurais absolument pas lu s'il n'avait pas été dans la sélection du Plib. Il ne m'intéressait vraiment pas. En fait, j'avais eu vent qu'il était un peu glauque et je n'aime pas trop ça. Mais, puisqu'il a été choisi par une majorité de jurés, j'aime bien faire confiance et me laisser surprendre.
Cette histoire est difficile à présenter. Nous sommes au Japon et nous suivons Julian. Il a été très perturbé par la mort de la sœur de son meilleur ami Souichiro Sakai. Il a été si traumatisé qu'il ne se souvient plus trop de ce qu'il s'est vraiment passé. Quel secret cache la famille Sakai ?
Premières phrases : Chapitre 1
- Julian, regarde ! Tu as vu ce gros nuage ? Ralentis un peu, je vais le tresser ! J'en ferai un oiseau ! Non, je veux qu'il soit plus libre encore ! Qu'est-ce qui est plus libre qu'un oiseau, Julian ?
- Le vent, je pense, répondis-je hésitant, tandis que Haru s'agitait sur le porte-bagages de ma bicyclette en pointant le ciel de son long doigt blanc.
Quelle étrange histoire ! Je crois que les mots "étrange" et "bizarre" qualifient extrêmement bien ce roman. Tout est étrange ! L'ambiance et l'univers le sont, le comportement des personnages aussi, les dialogues parfois.
Parlons de l'ambiance et l'univers pour commencer. Je dis "univers" mais en fait nous sommes quand même dans notre réel. En tout cas, c'est ce qu'on pense au début... jusqu'à ce que des petites choses étranges se passent. Par exemple, une pièce lancée en l'air qui décide toute seule de ne jamais redescendre. Ce sont des choses assez anodines qui s'agitent, le reste est très réaliste. Du coup, on a une impression bizarre (je vous ai dit que c'était des mots qui illustraient bien ce roman !), et cela crée un petit malaise, en tout cas chez moi.
Ce qui peut aussi créer le malaise, c'est le poids du secret. Un gros secret se cache dans les lignes de ce livre. Il pèse sur tous les personnages, mais en particulier sur Julian. C'est le secret de la mort de la petite sœur de Souichiro. J'ai trouvé que la façon dont ce secret pesait sur les épaules de Julian était excellemment bien travaillé. Il ne se rend pas tellement compte de ce poids. Il ressent le manque, le deuil n'est pas encore fait. Mais moi, la lectrice confortablement installée dans mon lit, j'ai ressenti le poids très lourd de tout ça, j'ai vu que le pauvre personnage souffrait bien trop de cette perte et que cela cachait quelque chose. Du coup, Céline Chevet nous rend complice de cela et ça me démangeait de crier à Julian d'ouvrir un peu plus les yeux.
De plus, ce roman n'est pas écrit du point de vue d'un seul personnage. Nous suivons tous ceux qui entourent Julian. Il y a même un extrait de journal intime. Du coup, avec tout ça, on a une vision d'ensemble. Sauf que... l'autrice arrive encore à garder des mystères !!!
Au bout d'un moment, je voyais où Céline Chevet voulait en venir. J'avais deviner une ficelle de l'intrigue et je me croyais maligne. Et bah je suis sûre qu'elle a fait exprès de me laisser croire que j'étais intelligente pour m'achever à la fin en retournant la situation !!! Mais je ne lui en veux pas car j'adore être surprise et ne rien deviner du pourquoi du comment !
A la base, j'avais peur du glauque. Alors, ce roman comporte des scènes très glauques en effet ! Il m'est arrivé de le mettre de côté pour faire une pause. C'est que je suis une sensible moi ! Mais, je trouve que c'est supportable au final. Alors soit je me sous-estime et je peux directement passer à un roman d'horreur de Stephen King (euh... noooon merci), soit il est soft ! Je n'ai pas la réponse car je n'ai pas beaucoup de points de comparaison...
Difficile de parler de ce livre sans rien dévoiler tout en essayant de donner envie de le lire ! Parce que oui ! Je l'ai apprécié! J'espère que je n'ai pas été trop vague... En même temps, je l'ai lu à l'aveugle et ça m'a réussi.
Finalement, j'ai lu ce roman il y a quelques mois (il m'a accompagné aux Imaginales d'Epinal) et ce qui en ressort est que j'ai lu un très très bon livre. Il est maintenant dans mes 2 préférés de la sélection du Plib. Je crois que mon choix va être difficile !
QUESTION DE LA FIN : Aimez-vous les romans qui se passent au Japon ?
La fille qui tressait les nuages
Céline Chevet
Éditions du Chat noir, 2018 (Neko)
#ISBN9782375680797
- Julian, regarde ! Tu as vu ce gros nuage ? Ralentis un peu, je vais le tresser ! J'en ferai un oiseau ! Non, je veux qu'il soit plus libre encore ! Qu'est-ce qui est plus libre qu'un oiseau, Julian ?
- Le vent, je pense, répondis-je hésitant, tandis que Haru s'agitait sur le porte-bagages de ma bicyclette en pointant le ciel de son long doigt blanc.
Quelle étrange histoire ! Je crois que les mots "étrange" et "bizarre" qualifient extrêmement bien ce roman. Tout est étrange ! L'ambiance et l'univers le sont, le comportement des personnages aussi, les dialogues parfois.
Parlons de l'ambiance et l'univers pour commencer. Je dis "univers" mais en fait nous sommes quand même dans notre réel. En tout cas, c'est ce qu'on pense au début... jusqu'à ce que des petites choses étranges se passent. Par exemple, une pièce lancée en l'air qui décide toute seule de ne jamais redescendre. Ce sont des choses assez anodines qui s'agitent, le reste est très réaliste. Du coup, on a une impression bizarre (je vous ai dit que c'était des mots qui illustraient bien ce roman !), et cela crée un petit malaise, en tout cas chez moi.
Ce qui peut aussi créer le malaise, c'est le poids du secret. Un gros secret se cache dans les lignes de ce livre. Il pèse sur tous les personnages, mais en particulier sur Julian. C'est le secret de la mort de la petite sœur de Souichiro. J'ai trouvé que la façon dont ce secret pesait sur les épaules de Julian était excellemment bien travaillé. Il ne se rend pas tellement compte de ce poids. Il ressent le manque, le deuil n'est pas encore fait. Mais moi, la lectrice confortablement installée dans mon lit, j'ai ressenti le poids très lourd de tout ça, j'ai vu que le pauvre personnage souffrait bien trop de cette perte et que cela cachait quelque chose. Du coup, Céline Chevet nous rend complice de cela et ça me démangeait de crier à Julian d'ouvrir un peu plus les yeux.
De plus, ce roman n'est pas écrit du point de vue d'un seul personnage. Nous suivons tous ceux qui entourent Julian. Il y a même un extrait de journal intime. Du coup, avec tout ça, on a une vision d'ensemble. Sauf que... l'autrice arrive encore à garder des mystères !!!
Au bout d'un moment, je voyais où Céline Chevet voulait en venir. J'avais deviner une ficelle de l'intrigue et je me croyais maligne. Et bah je suis sûre qu'elle a fait exprès de me laisser croire que j'étais intelligente pour m'achever à la fin en retournant la situation !!! Mais je ne lui en veux pas car j'adore être surprise et ne rien deviner du pourquoi du comment !
A la base, j'avais peur du glauque. Alors, ce roman comporte des scènes très glauques en effet ! Il m'est arrivé de le mettre de côté pour faire une pause. C'est que je suis une sensible moi ! Mais, je trouve que c'est supportable au final. Alors soit je me sous-estime et je peux directement passer à un roman d'horreur de Stephen King (euh... noooon merci), soit il est soft ! Je n'ai pas la réponse car je n'ai pas beaucoup de points de comparaison...
Difficile de parler de ce livre sans rien dévoiler tout en essayant de donner envie de le lire ! Parce que oui ! Je l'ai apprécié! J'espère que je n'ai pas été trop vague... En même temps, je l'ai lu à l'aveugle et ça m'a réussi.
Finalement, j'ai lu ce roman il y a quelques mois (il m'a accompagné aux Imaginales d'Epinal) et ce qui en ressort est que j'ai lu un très très bon livre. Il est maintenant dans mes 2 préférés de la sélection du Plib. Je crois que mon choix va être difficile !
QUESTION DE LA FIN : Aimez-vous les romans qui se passent au Japon ?
La fille qui tressait les nuages
Céline Chevet
Éditions du Chat noir, 2018 (Neko)
#ISBN9782375680797
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