lundi 20 mars 2017

Papa là-bas


Voici un roman que j'avais oublié au fin fond de ma pile à lire. J'ai dû l'acheter d'occasion une fois et comme il ne paie pas de mine, je l'ai oublié. Mais ce livre m'a intéressée à un moment donné et en cherchant ma nouvelle lecture je suis retombée dessus. 

Nous sommes en 1858 à la Nouvelle-Orléans. Macrae est consul d'Angleterre et il attend un assistant qui devrait arriver par le fleuve. Soudain, Madame de Sancerre pointe son nez, en panique,
pour raconter l'étrange comportement de sa fille Margot qui parle d'une femme morte depuis plusieurs années et de la reine du Vaudou Marie Laveau. Depuis lors, une succession d'événements liés au vaudou commence à apparaître... jusqu'à ce qu'un meurtre fasse son entrée.

Premières phrases: Il avait ressenti une inquiétude pendant des jours, avant qu'il ne se passe vraiment quelque chose. Et puis, le mercredi 14 avril, au crépuscule, tandis que la Nouvelle-Orléans somnolait à l'orée de ses plages de vase, près du "Père des Eaux"... 
Canal Street, la très large rue qui partait de la digue, au nord, séparait ensuite les quartiers créoles de la ville, à l'est, des quartiers anglo-saxons ou "américains", à l'ouest. 

Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre. Je me suis laissée embarquée dans l'histoire sans en connaitre trop la teneur. Et j'ai bien fait car j'ai passé un très bon moment. 

Ce livre est donc un roman policier qui se passe au XIXème siècle à la Nouvelle-Orléans  et dans une ambiance hantée par le vaudou. C'est un ensemble que je peux apprécier sans aucun doute mais qui peut aussi me faire peur.

J'ai été agréablement surprise par l'humour qui se dégage de ce roman. C'est un humour assez anglais, pince-sans-rire, qui arrive au détour d'un dialogue ou d'une situation sans prévenir. J'ai donc ri à de nombreuses reprises à cause du caractère improbable de cet humour dans chaque contexte. Et pourtant, l'auteur n'est pas anglais! 

J'ai eu du mal à cerner les personnages au début. Il m'a bien fallu 40 pages (sur 273) pour m'habituer au style d'écriture, aux personnages et à la situation. Il y a beaucoup de personnages dans ce roman et dans le premier chapitre, Madame de Sancerre en cite quelques uns. Il m'a fallu du temps pour comprendre qui était qui. Mais une fois l'histoire bien commencée, à partir du moment où l'assistant du consul entre en scène, j'étais bien partie pour connaitre avidement la suite des événements.

J'ai été étonnée de suivre exclusivement Macrae et donc de n'avoir que son point de vue sur la situation. Ce qui fait que lorsque quelques choses se passent, c'est raconté par d'autres dans des sortes de réunion pour faire le point sur cette histoire. C'est d'ailleurs très étonnant de voir ces gens réfléchir sur tout ça alors qu'ils ne sont que des habitants importants de la ville. 

Du coup, il y a une façon de parler de cette enquête assez étrange. Il faut attendre sans arrêt la suite de l'histoire racontée par un autre: attendre que telle personne arrive, attendre d'être dans son bureau ou seul, ... Et parfois un événement survient et qui retarde encore plus le témoignage. Très étrange! Mais pas moins intéressant... 

J'ai aimé un petit détail dans ce roman qui apporte une touche méta au roman. Les deux amis, Macrae et Tom, discutent de cette affaire et font des suggestions sur les suspects et le potentiel coupable. Ils s'imaginent en personnages de "roman à sensation", cet ancêtre des romans policiers. J'ai trouvé ça tellement génial! 

Au milieu de cette enquête se glisse une petite intrigue secondaire autour de la vie privée de Macrae. Elle ne sert pas vraiment l'intrigue principale, elle pourrait même être totalement supprimée. Mais elle apporte une petit plus pas désagréable. Et puis, elle a le mérite de mettre le personnage principal dans des positions particulières qui influencent un peu l'intrigue principale. 

En bref, voilà un petit roman policier sans prétention, bien mené et qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. Il faut dire que je n'avais pas du tout pensé à ce coupable-là. Néanmoins, je ne suis pas très bonne à ces jeux d'enquêtes alors bon...

A noter que le titre fait référence au nom que l'on donne au Diable dans le monde du vaudou... 

Papa là-bas
John Dickson Carr
Le Masque

1 commentaire:

  1. Merci pour ton avis! Je ne suis pas très ambiance Nouvelle Orléans mais c est bon d'un peu savoir ce que vaut l auteur que je ne connaissais que de nom ;)

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