dimanche 19 mars 2017

La seconde vie de D'Artagnan



Jean-Luc Marcastel est un auteur que je voulais découvrir car il écrit des romans qui me tentent beaucoup en général. Pour commencer, j'ai décidé de prendre cet ouvrage qui utilise l'univers des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas. Alors, vous le savez peut-être, mais j'ai adoré le roman de Dumas. Cette histoire m'a attirée très facilement! 

Dans ce monde, nous vivons au temps de Louis XIV mais avec quelques changements... Les gens se battent avec des rapières énergétiques ou des
pistolets à lumière, le Roi habite une Versailles qui flottent loin de Paris dans le ciel (voire dans l'espace), de même pour la Bastille où il est encore plus difficile de s'en échapper. Dans ce monde, évolue Estella, jeune voleuse qui essaie de survivre tant bien que mal. Et lorsqu'elle prend une navette pour la Versailles céleste, elle croise le chemin d'un certain mousquetaire et se trouve embarquée dans une histoire de complot...


Premières phrases: "Si j'étais toi, mignonne, j'y réfléchirais à deux fois"
Les doigts fins de la jeune fille s'immobilisèrent à quelques millimètre de la chaine en or qu'ils s'apprêtaient à saisir, une chaîne à laquelle pendait une bague comme jamais elle n'en avait vue.
Un frisson la parcourut.

C'est difficile de prendre le contexte des Trois Mousquetaires et de me plaire. Parce que d'un côté, l'idée m'attire, mais d'un autre côté, ça attise mon esprit critique! Attention à ne pas faire de faux pas et d’altérer ma vision de l’œuvre originale! 

Eh bien, ici, ça fonctionne! J'ai lu avec beaucoup de plaisir cette histoire! C'est dynamique, on ne s'ennuie jamais. Il se passe toujours quelque chose. C'est comme dans le roman de Dumas, on pourrait croire que Simulacre a été écrit pour un journal! 

Pendant tout une partie du roman, nous suivons les deux personnages principaux dans leurs aventures séparément. En alternant les points de vue, l'auteur a su créer chez moi, l'envie de tourner les pages vite vite vite pour savoir ce qu'il arrive aux personnages lorsqu'on passe à un chapitre sur l'autre. Ce qui est positif, c'est que j'avais un intérêt égal pour les deux protagonistes. 

Mais, j'ai tout de même eu une petite frustration, de celle qui est un peu désagréable, puisque j'attendais avec une grande impatience la réunion des deux. Et elle arrive vraiment tard. Du coup, j'ai eu à peine le temps de savourer l'alliance des deux héros, et de leurs savoureux dialogues, que le roman se terminait. Et donc, si je veux en avoir plus, il faut lire la suite. Alors bon, c'est un bon moyen marketing de me faire lire la suite, sauf que j'avoue avoir été un peu saoulée et frustrée de ne pas avoir vu davantage le duo en action alors qu'ils sont ensemble sur la couverture du roman. Je lirai sans doute la suite, mais quand? C'est une autre histoire... 

Les personnages m'ont tout de suite plu. Estella est débrouillarde et fan de D'Artagnan. C'est normal, au moment où commence l'histoire, D'Artagnan est un héros national et il est connu de tous. Et donc, c'est amusant de voir sa réaction face à ce personnage mythique. C'est un mélange de peur, elle est prise en train de le voler, puis une admiration sans borne. Elle le voit d'ailleurs rapidement en action. Et donc, ce qui peut arriver à n'importe quelle jeune fille qui idolâtre une star, elle en est un peu amoureuse sans le connaitre, et alors qu'il a l'âge d'être son père. J'aime beaucoup cette idée parce que ça créé dès le début une relation originale. Mais tout ça sans qu'elle paraisse niaise ou idiote. Non, c'est une fille au caractère bien trempé, intelligente et astucieuse. Bien sûr, ils vont être séparés et l'intrigue va prendre un tournant assez surprenant (dès le début du livre! oui oui!) et je ne vous dis rien pour que vous puissiez découvrir tout ça avec grand plaisir! 

D'Artagnan est tel que je l'aime : il a la répartie facile, il est fier, il est drôle, il est fort et peut-être que j'aurais été dans le même état qu'Estella si je l'avais rencontré dans les mêmes conditions. Bon, il est plus mature que dans le roman de Dumas puisqu'il a pris de l'âge. Mais il reste toujours aussi insouciant! Enfin bref, je ne vais pas trop en dire pour ne pas vous gâcher la lecture. 

J'ai extrêmement apprécié les dialogues entre D'Artagnan et son valet Planchet sont si savoureux! J'aime Planchet pour sa loyauté indéfectible mais qui, en même temps, arrive à remettre son maître à sa place (presque) facilement. Je pense de toute façon que l'auteur sait manier les dialogues en y insérant de l'humour parfaitement. 

Ce livre est clairement une uchronie, mais l'esthétique est un peu steampunk. Il faut dire que dans ce monde, les humains ont accès à une technologie très développée mais qui ne ressemble pas du tout aux bricolages steampunk. Mais cette technologie coûte extrêmement cher. Du coup, les gens modestes utilisent des bricolages pour améliorer leur quotidien qui insère donc l'esthétique steampunk au cœur du roman. Cette ambiance générale est d'ailleurs extrêmement bien mise en valeur avec les illustrations de Jean-Mathias Xavier qui parsèment le roman. J'ai juste un petit bémol: les femmes sont représentées très en forme et avec des tenues qui mettent bien en valeur ces formes. Alors oui, Estella joue de temps en temps sur son physique pour amadouer les hommes (mouais...), mais bon, une fille qui s'habille comme ça à Paris ne passe pas inaperçu à cette époque... et elle veut souvent se faire discrète... Enfin, en tant que fille, je trouve que dessiner sans arrêt l'héroïne (ou les autres femmes du livre) dans ce genre de toilettes. Mais mis à part ça, les illustrations sont très jolies et c'est un véritable plus dans ce roman. 

Bref, malgré quelques petits défauts, ce roman est très divertissant, plein de rebondissements, très bien écrit. 

Le Simulacre, tome 1: la seconde vie de D'Artagnan
Jean-Luc Marcastel
Les éditions du Matagot, 2014

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