Le coeur des louves

Voici un livre que j’ai choisi parmi les nouveautés parce que je trouvais la couverture magnifique et intrigante, mais aussi à cause de (ou grâce à) l’auteur de qui m’avait charmé avec Guadalquivir un autre de ses romans.

 

Je ne saurais trop vous dire de quoi ça parle alors je vous mets la quatrième de couverture qui n’en raconte pas trop.

 

Célia est arrivée seule, à la fin de l’été. Livrée à elle-même dans la vieille maison, elle attend sa mère. Le village est toujours pareil, perdu au fond de la vallée, avec ses montagnes couvertes de forêts et son lac noir. Leur retour réveille de vieilles histoires. Celles d’une grand-mère à la réputation sulfureuse. Car ici, tout le monde se connaît depuis toujours. On s’aime trop ou on se hait et ce sont les hommes qui font la loi, par la force s’il le faut. Pour découvrir ce qui se cache sous la surface des choses, elle devra se tailler un chemin, entre mensonges et superstitions.

Et se faire louve pour ne pas être proie.

 

Premières phrases : C’était au soir de la Saint-Jean. Partout dans la vallée de petits feux piquaient la nuit de jaune. Je suis entrée dans le village au son d’une vieille romance.

 

Ce récit alterne deux narrations : une narration à la première personne qui raconte une histoire ancienne, pleines de mystères. On ne connaît pas tout de suite la narratrice et je vous laisse la découvrir par vous-même. L’autre est à la troisième personne. C’est l’histoire de Célia qui arrive au village. Cette intrigue est peut-être plus concrète, mais elle n’en cache pas moins des secrets.

 

C’est sur ce constat que débute ce roman : deux jeunes femmes, des secrets, et ce village perdu dans les montagnes.

 

Le rythme n’est pas effréné. Il suit son cours tranquillement. Il est à l’image de l’ambiance des montagnes. Ce n’est pas pour autant ennuyeux, pas du tout, car l’histoire est très prenante.

 

L’écriture de Stéphane Servant est magnifique : poétique et douce ou percutante quand le sujet s’y prête. On oscille entre tranquillité montagnarde et la violence sous jacente de ces lieux, de son histoire et de ses personnages.

 

J’ai adoré suivre Célia qui porte en elle ses secrets, mais aussi le poids de ceux de sa mère et de sa grand-mère qu’elle ne connait pas. Elle se laisse guider par son instinct et son cœur , elle ne cherche pas à tout raisonner et c’est cela qui me plait chez elle.

 

Les personnages qui l’entourent sont passionnants. Ils sont aussi mystérieux que Célia. Ils sont troubles: bon ou mauvais? Les deux à la fois, tout en nuances.

 

J’ai été fasciné par la deuxième intrigue. Quand on revenait sur Célia, j’étais frustrée de ne pas poursuivre cette histoire et pressée de lire les aventures de Célia pour repasser à nouveau au récit à la première personne. Surtout que ce récit secondaire nous éclaire peu à peu l’intrigue principale. C’est extrêmement bien construit, très intelligent et subtil. Et cette ambiance ! Avec toutes les superstitions, le côté sauvage des villageois, les secrets…

 

Cette lecture m'a captivée. Ces énigmes m'ont donné envie d'en savoir plus, de tout découvrir. Mais mon coup de cœur est pour la sublime plume de l'auteur. Je me suis laissée porter par les mots.

 

Vous l'aurez compris, ce livre est un véritable coup de cœur!

 

Le cœur des louves,

Stéphane Servant,

Rouergue, 2013 (DoAdo)