Le viking qui voulait épouser la fille de soie

Voici un livre qui me disait bien depuis un bon moment. Au salon du livre de Paris, j'ai profité de la présence de l'auteure pour me l'offrir et le faire dédicacer! Et voilà enfin le moment de le lire!

Quatrième de couverture: Sur une île du sud de la Suède au Xème siècle, un homme vit seul à la ferme avec ses deux fils. Le chemin de ceux-ci est tout tracé: naviguer au loin, pour guerroyer au-delà des mers à l'Ouest, ou pour faire commerce sur les voies fluviales de l'Est. De l'autre côté de la Baltique, à Kiev, vivent un marchand de soie et sa famille. Radoslav rêve de devenir soldat, sa sœur Milka est une jeune fille raffinée qui joue avec ses deux esclaves: Petite Marmite et Poisson d'Or. Mais la belle ville d'Orient est sur le point de tomber aux mains des pillards. Milka et Radoslav trouveront refuge auprès de rustres navigateurs venus du Nord. Dès lors le destin des deux familles sera à jamais mêlé.

Premières phrases: Säbjörn était un homme qui vivait avec ses domestiques et ses esclaves dans une ferme délabrée sur Möckelö, une île de la côte est du pays qu'on nommait le Blecinga. Ce nom lui venait peut-être du calme plat, le bleke, qui règne souvent sur l'eau, encore aujourd'hui, entre les nombreuses îles le long du littoral. Mais à l'époque qui vous sera narrée, ces régions n'avaient rien de calme.

C'est toute pleine d'enthousiasme que je commence ce roman historique. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre puisque j'avais découvert Katarina Mazetti avec un roman plus léger qu'un roman historique puisqu'il parlait d'amour (Le mec de la tombe d'à côté). Cela ne donnait clairement pas l'image d'une auteure historienne (Ah la laa.. les préjugés!). Et pourtant je trouve que le contrat est bien rempli. Non seulement, elle a fait des recherches sur l'Histoire de son pays et elle s'en explique à la fin du roman, mais en plus, l'écriture est assez soutenue. Dès les premières lignes je savais que je rentrais dans un récit sérieux. 

Bon, en me relisant, je trouve que ça ne donne pas une bonne image du roman historique. Le sérieux, pour moi, est un véritable plus. J'ai besoin de voir que le roman que je lis respecte bien l'Histoire et que je peux voyager dans le temps sans me sentir flouée par des anachronismes ou des aberrations incroyables. Je suis donc face à un texte qui part très très bien.

Ce que nous raconte l'auteure est une histoire de clan, de métissage, de voyages, de croyances, d'amour et de tout plein d'autres choses! C'est tellement riche et pourtant il n'est pas très gros. J'ai bien eu l'impression de me retrouver dans cet univers rude où l'on peut se retrouver esclave d'un claquement de doigts. Bon, il faut avouer que l'Histoire viking est quelque chose qui m'intéresse beaucoup. Je ne connais pas bien cette civilisation et pourtant elle me semble si riche! Regardez un peu leur mythologie! J'ai appris des choses dans ce roman et j'ai été étonnée de voir que la mythologie nordique a beaucoup de points communs avec la mythologie grecque que je connais très bien pour le coup.

Mais au-delà de l'aspect "documentaire" que j'aime dans un roman historique, la petite histoire, celle de cette famille viking et de la jeune demoiselle orientale est très divertissante. Je me suis retrouvée avec des secrets de famille qui se dévoilent peu à peu pour un final assez spectaculaire. L'auteure n'est pas tendre avec ses personnages, mais le monde dans lequel ils évoluent n'est pas tendre non plus. J'ai aimé suivre cette petite demoiselle qu'est Milka, entourée de ses deux étranges servantes. Elle sort d'un cocon pour être transportée de force dans un monde dur mais où elle peut respirer et devenir celle qu'elle veut. J'ai aimé faire la connaissance de Kare et Svarte, ces deux frères rivaux et leur père dépressif au caractère bien trempé. 

C'est une belle lecture avec des découvertes sympathiques! Si vous aimez le genre et que vous vous intéressez à la culture nordique, n'hésitez pas plus longtemps!

Le viking qui voulait épouser la fille de soie

Katarina Mazetti
Gaïa éditions, 2014